Gérer la microgestion

La microgestion tient une place privilégiée dans les palmarès des plaintes dans tous les secteurs du travail. Nombreux sont ceux et celles qui connaissent un amateur de la microgestion dans leur hiérarchie : la personne qui reformule les courriels écrits par les membres de son équipe, qui veille de façon pathologique sur l’état de chaque tâche (ce qui augmente forcément le temps consacré au travail en question), qui ne laisse aucune marge de manœuvre aux personnes dans son équipe.

Que faire si vous en êtes victime ?

Étape 1 : Accepter

Il est déjà suffisamment stressant d’être la victime de la microgestion ; le fait de s’en énerver le rend d’autant plus angoissant. Respirez profondément, attrapez une balle anti-stress, sortez faire un tour…bref, faites ce qui vous permet de garder votre sang-froid et de ne pas prendre le comportement de votre chef·fe personnellement. Gardez votre énergie pour quelque chose de plus productif.

Étape 2 : Déterminer l’origine 

Afin de déterminer pourquoi votre chef·fe est adepte de la microgestion, il convient de vous poser quelques questions :

  • De quel type de microgestion s’agit-il précisément, et combien de temps cela fait-il qu’il ou elle gère son équipe de cette façon ? S’il s’agit d’un changement relativement récent, qu’est-ce qui a précipité le changement ?

  • Quels types de pressions pèsent sur votre chef·fe ?

  • Votre n+2 travaille de quelle façon ?

  • La microgestion de votre chef·fe a-t-elle tendance à apparaître, ou à s’exacerber, dans des contextes particuliers ?

Comprendre la cause de la microgestion permet de trouver l’approche la plus adaptée à la situation.

Étape 3 : Promouvoir la confiance

La plupart des personnes qui ont recours à la microgestion le font parce qu’elles sont anxieuses. Pour pallier le manque de confiance de votre chef·fe, il faut que vous trouviez des moyens de montrer qu’il ou elle peut compter sur vous, surtout pendant des périodes critiques. Vous pouvez par exemple :

  • Noter les erreurs que vous commettez — surtout celles qui suscitent les réactions les plus fortes de votre chef·fe — pour que vous ne les répétiez jamais.

  • Programmer une réunion hebdomadaire avec votre chef·fe, faisant ainsi d’une pierre deux coups : réduire le besoin de vous interrompre pour savoir où vous en êtes avec votre travail et montrer que vous êtes fiable.

  • Démontrer que vous accordez une attention particulière aux domaines où votre chef·fe est le·la plus susceptible d’utiliser la microgestion.  

  • Développer une expertise complémentaire pour que vous soyez particulièrement fort·e dans les domaines où votre chef·fe est particulièrement faible.

La dernière stratégie a été particulièrement efficace pour un client avec une cheffe adepte de la microgestion. Nous avons déterminé que cette dernière manquait de confiance dans un domaine particulier dans lequel mon client était prêt à développer une expertise. La cheffe était rassurée par les connaissances que mon client a développées, ce qui a créé un “effet de halo” concernant le reste de son travail — même dans les domaines où sa cheffe se sentait particulièrement à l’aise. Le résultat était plus d'indépendance pour mon client, et moins de stress pour toute son équipe.

Bien que toutes les instances de la microgestion soient uniques, un constat est universellement valable : il est toujours plus facile de modifier votre propre comportement que de modifier celui de quelqu’un d’autre. Soyez patient·e et bienveillant·e avec vous-même, et rappelez-vous que chaque situation de microgestion est une occasion d’apprendre. Si in fine vous n’arrivez pas à trouver un moyen de rendre la situation supportable, il est possible qu’il soit opportun d’étudier la possibilité de travailler dans une autre équipe, ou, encore, d’essayer d’autres stratégies de trouver un peu plus de liberté et de paix.

 
 

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